Définition Le reverse engineering
Le reverse engineering est un processus capable de remonter à l’origine d’un programme ou d’un logiciel. En matière de cybersécurité, il s’agit d’analyser une attaque en étudiant les différentes étapes de sa réalisation. Le reverse engineering est un outil très utile pour la sécurité informatique, mais il interroge quant à sa légalité. C’est pourquoi il doit être utilisé dans un contexte strict, dans un but unique, celui de mieux comprendre les cyberattaques pour mieux s’en défendre.
Le reverse engineering : l’analyse complète d’un programme ou d’un objet physique
Le reverse engineering, ou « rétro-ingénierie, n’est pas uniquement réservé au domaine informatique. Ce process réussit à identifier tous les éléments constitutifs d’un programme informatique ou même d’un objet physique. Cette technique s’utilise notamment quand les plans d’origine ne sont plus disponibles ou que le code source d’un programme n’existe plus. Que ce soit en informatique ou dans un tout autre domaine, le reverse engineering sert à décomposer un programme ou un objet afin d’en comprendre le fonctionnement.
Utilisé en cybersécurité, le reverse engineering décompose et analyse une attaque, un virus ou un logiciel malveillant. Cette pratique permet d’élaborer par la suite des mesures de protection.
L’évolution de l’ingénierie inverse au fil du temps
L’ingénierie inverse est une technique utilisée depuis les premiers pas de la civilisation. Avant d’élaborer des plans, les objets, comme les roues, les maisons ou encore les bateaux sont reproduits en analysant les modèles présents. Le premier modèle d’ingénierie inverse officialisé par l’histoire n’est autre que la copie, par les Romains, d’un navire carthaginois capturé. Les Romains ont élaboré des navires similaires en lui ajoutant des caractéristiques de combat plus efficaces.
L’utilisation du reverse engineering pour combattre l’ennemi a eu lieu au cours de la Seconde Guerre mondiale. Copier les technologies de l’adversaire permet de rester dans la course à la victoire. Le reverse engineering s’est ensuite étendue à d’autres domaines, comme l’informatique, l’industrie ou encore la modélisation 3D.
Aujourd’hui, la rétro-ingénierie se met au service de la sécurité informatique pour lutter contre les attaques et autres injections de logiciels malveillants dans les systèmes.
Reverse engineering et cybersécurité : un outil pour lutter contre les menaces
Le reverse engineering s’utilise dans de nombreux domaines, comme l’industrie aérospatiale ou automobile, la préservation de l’art et du patrimoine ou encore la production d’objets. En informatique, et notamment en cybersécurité, l’ingénierie inverse prouve son utilité.
L’analyse d’un malware ou d’une attaque pour lutter contre la cybercriminalité
Le reverse engineering est utilisé dans l’analyse d’une attaque cybercriminelle ou des programmes malveillants. Le process consiste à comprendre son mode de fonctionnement et à établir les différentes étapes de l’intrusion. Le code des logiciels est décomposé et les intrusions sont étudiées afin de revenir à l’origine de la faille de sécurité.
Une fois tous les éléments établis, il devient plus facile d’apporter des mesures correctives et d’installer des outils de protection spécifiques aux attaques. Pour les logiciels malveillants, le reverse engineering sert à établir des signatures de détection.
L’amélioration de la sécurité logicielle et des systèmes
L’ingénierie inverse s’utilise également dans des exercices de tests, comme les pentests par exemple. Les experts se lancent dans l’analyse des logiciels, mais aussi des systèmes pour comprendre leur mode de fonctionnement. Ils décomposent tous les éléments constituant un programme, à la façon dont vous pourriez défaire un puzzle. Cette utilisation offre un regard complet sur vos infrastructures et permet de révéler les éventuelles failles de sécurité.
Une analyse approfondie assure une meilleure sécurité logicielle ou celle des systèmes d’information. Vous pouvez établir, là encore, les stratégies de sécurité à mettre en place. L’investigation numérique, ou Forensic, utilise aussi la méthode de reverse engineering.
Quelles sont les étapes principales du processus de reverse engineering ?
Le processus de reverse engineering est composé de différentes étapes pour parvenir à la compréhension du fonctionnement d’un malware ou d’une application.
- Récupération du fichier binaire ou du système à analyser.
- Désassemblage du code binaire en code assembleur pour effectuer l’analyse du programme.
- Débogage : analyse du code pour comprendre le fonctionnement de son exécution.
- Analyse statique : analyse du code sans exécution pour comprendre les structures de données.
- Analyse dynamique : analyse pendant l’exécution du binaire pour observer le comportement du programme en mode débogage.
Après les différentes analyses opérées par l’ingénierie inverse, le spécialiste compile les résultats. Il peut alors suggérer des améliorations et souligner les vulnérabilités détectées.
Les outils principaux utilisés dans le reverse engineering de logiciels
Dans le reverse engineering de logiciels, trois grands types d’outils sont utilisés pour obtenir des analyses complètes.
Décompilateur et désassembleur
Ils servent à désassembler un fichier binaire. Parmi les plus populaires, citons IDA Pro apprécié par ses fonctionnalités avancées. Ghidra est un outil gratuit développé par la NSA. Son avantage réside dans la présence d’un décompilateur convertissant un code binaire en un code plus lisible. Hopper est quant à lui réservé aux utilisateurs de macOS.
Le débogueur pour analyser le code d’un programme
L’outil de débogage dépend du type d’application que vous souhaitez analyser. OllyDog se réserve aux applications Windows, alors que GDB s’intéresse aux environnements Unix et programme C / C++.
L’analyseur de protocole réseau (ou sniffer)
Pour analyser les protocoles de communication, vous avez besoin d’un outil appelé sniffer. Wireshark est le plus connu d’entre eux. Il analyse le flux de données au sein d’un réseau, à l’entrée et à la sortie. Cet outil sert à comprendre les échanges de données entre des serveurs ou des appareils et d’en révéler les défauts de fonctionnement.
Quels avantages le reverse engineering offre-t-il en cybersécurité ?
Les experts de la sécurité peuvent s’appuyer sur la méthode du reverse engineering. Elle propose de nombreux avantages pour aider à sécuriser les systèmes ou à comprendre les menaces.
Amélioration des stratégies de défense
L’ingénierie inverse offre les process nécessaires pour comprendre le fonctionnement d’un malware. La méthode consiste à étudier son mode d’infection, sa façon de se propager dans le système ou encore celle de passer inaperçu. Tout son comportement est analysé afin d’établir une stratégie de défense adaptée.
Amélioration des dispositifs de protection avec les signatures de détection
L’analyse du malware offre également la possibilité de déterminer une signature de détection. Ce sont sur ces éléments que repose la capacité des antivirus et des antimalwares à détecter les programmes malveillants dans les systèmes. Les nouvelles signatures sont intégrées aux outils pour améliorer leurs performances.
Identification et correction des vulnérabilités
En analysant la conception complète d’un logiciel ou d’une application, le rétro-engineering révèle la présence de vulnérabilités. Ces informations obtenues sur l’existence de failles de sécurité permettent aux équipes concernées de réaliser des correctifs.
Le reverse engineering est un atout pour la cybersécurité. Elle offre un regard précis et concret sur les formes d’attaques des cybercriminels. Si elle participe à la conception de nouvelles instructions de sécurité, elle contribue aussi à l’innovation de nouvelles méthodes de protection.
Le reverse engineering est-il légal ?
En matière de cybersécurité, le reverse engineering est légal en France dans certaines situations. Il est réglementé par l’article L 112-6-1 du Code de Propriété intellectuelle. En cybersécurité, il ne s’agit pas de reproduire un logiciel après l’avoir décomposé. Il n’est pas ici question de réaliser des copies et de violer la propriété intellectuelle des éditeurs.
Concernant les malwares et la conception de programmes malveillants, les pirates n’ont, bien évidemment, laissé aucune instruction quant à leur propriété intellectuelle. Ils ne sont d’ailleurs pas en reste puisqu’ils se servent du reverse engineering pour remonter aux failles d’un logiciel.
Le recours au reverse engineering sert à la fois à réduire les risques d’attaques sur les failles de sécurité, mais aussi à mieux comprendre le fonctionnement d’un logiciel malveillant dans sa globalité. Pour mettre en place cette méthode et en obtenir des résultats concrets, vous devez faire appel à des experts. Des notions de programmation, d’analyse de code et des compétences en matière de sécurité informatique sont essentielles pour appliquer le reverse engineering.