Définition Microsegmentation
Pour réduire l’impact d’une intrusion, les services de cybersécurité disposent de différents moyens. La microsegmentation compte parmi les techniques de sécurité émergentes. Les administrateurs segmentent un environnement où chaque entité est autonome et régie par une politique de sécurité précise. Ils reçoivent alors un contrôle granulaire du trafic, c’est-à-dire un contrôle ultra détaillé de chaque segment. Cette sécurité réseau peut-elle s’utiliser en toute confiance ? Le point sur le fonctionnement et les avantages de la microsegmentation.
Qu’est-ce que la microsegmentation ?
La microsegmentation est la division d’un réseau informatique en plusieurs segments. Cette technique de sécurité est la base d’une architecture Zéro Trust.
L’architecture Zero Trust ou zéro confiance
Une politique de sécurité Zero Trust repose sur une confiance zéro quant au trafic d’un réseau informatique. Toute visite est considérée comme une menace. Cette approche demande donc une vérification optimale de l’identité d’un utilisateur ou d’un appareil connecté dans un réseau. Toute communication ou flux provenant de l’extérieur, comme de l’intérieur, ne suscite aucune confiance. Aussi, la microsegmentation d’un réseau simplifie les nombreuses vérifications à opérer pour garantir la sécurité de l’ensemble du système.
La différence entre la segmentation d’un réseau et la microsegmentation
La principale différence entre la segmentation d’un réseau et la microsegmentation réside dans l’approche de la sécurité mise en place. La segmentation d’un réseau, généralement basée sur les VLAN, considère que les utilisateurs sont fiables lorsqu’ils sont entrés dans une zone (trafic nord-sud). La microsegmentation se montre plus fine dans sa protection puisqu’elle introduit une sécurité à chaque segment, afin de surveiller le trafic est-ouest.
La segmentation d’un réseau repose sur un concept appelé castle and moat. Imaginez que vous souhaitez visiter un château. Dès que vous disposez de votre billet d’entrée, vous pouvez circuler librement dans tout le bâtiment. Avec la microsegmentation, vous devez demander une autorisation devant chaque pièce du château. Le niveau de sécurité est donc plus poussé.
Les ressources concernées par la microsegmentation
Toutes les ressources où sont exécutées des charges de travail peuvent être microsegmentées. La charge de travail est un environnement, comme une application ou un programme, nécessitant de la mémoire et un CPU (processeur). Il peut donc s’agir d’un data center, d’un serveur, d’une machine virtuelle, d’un réseau, etc.
À quoi sert la microsegmentation ?
La microsegmentation est une solution de sécurité qui sert à créer de multiples environnements disposant de leur propre politique de sécurité. Les administrateurs peuvent paramétrer chaque segment et réaliser des contrôles d’accès reposants sur le principe du moindre privilège. Cela signifie que les accès sont limités : vous pouvez atteindre un segment A sans avoir accès au segment B. Les données, les applications et tout le contenu possèdent ainsi une protection optimale.
Si un pirate informatique arrive à s’introduire dans un segment unique, il ne peut atteindre les autres. Le temps d’opérer les techniques d’intrusion dans une autre zone, les équipes de cybersécurité auront détecté sa présence. La microsegmentation offre aux cybercriminels une surface d’attaque moins importante.
Comment fonctionne la microsegmentation ?
La microsegmentation est simple à mettre en place et permet d’isoler les charges de travail selon leurs caractéristiques. Elle peut s’avérer plus complexe à déployer s’il y a de nombreuses ressources à segmenter. Pour être efficace, son implantation nécessite d’élaborer une stratégie de sécurité en amont. Les entreprises doivent définir quelles sont les informations à protéger et le niveau de priorisation des protections. Les menaces et les défenses à apporter sont également à envisager.
Les différents types de microsegmentation en fonction des objectifs des entreprises
Le fonctionnement de cette solution de sécurité dépend des objectifs et des besoins d’une entreprise. La microsegmentation est possible à bien des niveaux. Vous pouvez rencontrer par exemple :
- la segmentation des applications ;
- la segmentation au sein du cloud
- la segmentation des environnements (environnement de test, environnement de développement, environnement d’analyse de données, etc.) ;
- la segmentation des conteneurs, des datas centers, etc.
En fonction du domaine d’activité, du besoin de protection des données, les entreprises cherchent à protéger différemment l’accès à leurs informations confidentielles. C’est pourquoi, avant de mettre en œuvre la microsegmentation, il est nécessaire de définir ses besoins en matière de sécurité.
Les différents types de contrôles de microsegmentation
Pour les environnements cloud, des contrôles de microsegmentation sont opérés par des outils spécifiques. Les fonctions de sécurité cloud natives sont exploitées pour créer des segments de réseaux virtuels. Vous pouvez également mettre en place des contrôles de microsegmentation basés sur le réseau, ou reposant sur des agents logiciels. Ces derniers sont installés sur les appareils connectés (serveurs, ordinateurs, etc.). Ils opèrent une surveillance quant à la bonne application des politiques de segmentation.
Mise en place de pare-feu de nouvelle génération
Pour mettre en place la microsegmentation, les administrateurs utilisent des pare-feu de nouvelle génération, appelés NGWF. Ces nouveaux outils offrent une analyse du trafic au-delà de la simple couche réseau. Ils prennent en compte les applications et peuvent donc étudier, analyser et limiter le trafic au niveau de la couche application. Il s’agit des communications entre les applications de l’infrastructure nécessaires à leur bon fonctionnement.
Quelles règles de sécurité sont appliquées à chaque segment ?
Les règles de sécurité ne sont pas identiques à tous les segments. En effet, les politiques se distinguent en fonction du segment et ce qu’il abrite. Selon l’importance de la charge de travail et de la sensibilité des données de chaque segment, les règles peuvent être plus ou moins fortes. Les administrateurs peuvent donner des droits d’accès plus larges ou, au contraire, les restreindre.
Les avantages de la microsegmentation
La microsegmentation offre aux entreprises un niveau de sécurité supplémentaire pour leur infrastructure informatique. En microsegmentant aussi bien les environnements clouds, les datas center ou encore les différents réseaux de l’architecture, l’exposition aux menaces cybercriminelles est fortement réduite. L’autre atout majeur réside dans la gestion plus simple des politiques de sécurité.
Une gestion granulaire des accès aux segments
La gestion granulaire apporte un contrôle d’accès plus avancé. Seuls les utilisateurs autorisés peuvent accéder aux segments qui leur sont attribués. Le trafic généré est à son tour surveillé, puisque, pour rappel, le concept repose sur une confiance zéro, même auprès des utilisateurs connus.
La réduction de la surface d’attaque des cybercriminels
Les cybercriminels doivent déployer plus d’efforts pour parvenir à percer les lignes de sécurité de plusieurs segments isolés les uns des autres. Si une faille est détectée sur l’une des entités, la microsegmentation apporte suffisamment de sécurité pour empêcher l’intrus de se déplacer vers une autre entité. La microsegmentation offre également la mise en quarantaine du segment infecté jusqu’à ce que l’incident soit terminé.
Mise en conformité avec la réglementation sur la protection des données
La réglementation sur la protection des données sensibles est stricte. Le déploiement d’une microsegmentation montre que l’entreprise se dote des moyens nécessaires pour assurer la sécurité des informations confidentielles. Les données sont protégées dans des segments dédiés, disposant de process optimaux en matière d’accès et de surveillance.
De nombreux autres avantages, comme l’évaluation des expositions aux menaces ou l’automatisation des politiques de sécurité, font de la microsegmentation une solution pertinente dans une démarche de sécurisation informatique.
Comment mettre en œuvre la microsegmentation ?
Le déploiement d’une solution de sécurité comme la microsegmentation nécessite un niveau d’expertise que toutes les entreprises ne disposent pas en interne. Aussi, elles doivent faire appel à des services tiers. Cette stratégie de sécurisation réseau est encore en plein développement. Les services informatiques et les experts en cybersécurité doivent travailler ensemble pour que la microsegmentation soit optimale.
Quels sont les outils et les solutions disponibles ?
Les précurseurs des solutions de microsegmentation, comme Illumio, VMware ou encore Cisco, proposent aux entreprises des process clés en main. Cette technique de sécurité fonctionne également avec des outils de sécurité supplémentaires, notamment des outils de détection d’intrusion. Les méthodes de microsegmentation doivent donc se choisir en fonction de leur capacité à s’intégrer à d’autres processus déjà installés. Un avis d’experts reste incontournable pour implanter une solution adaptée à vos besoins, votre niveau d’expertise sur le suivi, mais aussi votre budget.
Une stratégie Zero Trust et l’intégration de la microsegmentation représentent aujourd’hui un choix optimal pour sécuriser les données et les infrastructures. Cette solution doit être envisagée avec des outils complémentaires pour ériger une véritable forteresse contre les menaces cybercriminelles.
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