Définition Micropatching
La faille de sécurité est un véritable fléau pour les équipes de cybersécurité. Ce sont des points d’entrée que les pirates informatiques apprécient pour s’introduire dans les systèmes. Lorsque ces vulnérabilités sont détectées à temps, notamment par un audit régulier, les correctifs sont mis en place avant que la faille n’ait été exploitée par les hackers. Dans le cas où il est urgent de réparer une brèche, le micropatching reste la méthode de secours la plus efficace.
Le micropatching : sécuriser les failles en attendant les correctifs
Le concept du micropatching est assez simple à comprendre. Imaginez-vous : votre pneu de vélo vient de crever et vous ne disposez pas des outils nécessaires pour le faire réparer. Avant l’intervention d’un professionnel, vous pouvez coller une rustine. Le micropatching consiste à appliquer un patch, un pansement, sur une faille de sécurité d’un logiciel. Dans le cas où les éditeurs tardent à déployer un correctif officiel, cette méthode est une solution provisoire pour limiter les dégâts.
Le micropatch est développé par les équipes internes du SI ou par une entreprise tiers. Il s’agit d’un morceau de code développé dans les plus brefs délais. Il évite à la fois l’exploitation de la faille de sécurité ou bien l’arrêt de l’activité. Le code est injecté rapidement sans effet sur l’activité du système. Vous n’avez, par exemple, pas besoin de redémarrer un programme, ce que demande généralement un correctif plus important.
Pourquoi utiliser le micropatching en cybersécurité ?
La pratique s’est développée afin de pallier la lenteur des mises à jour de sécurité, voire leur absence complète. La difficulté à corriger rapidement des vulnérabilités dans les programmes a poussé le développement de solutions alternatives.
Pallier l’attente des mises à jour de sécurité et le déploiement des correctifs officiels
Le développement de correctifs de sécurité est un véritable enjeu pour les éditeurs de logiciels. Selon le dernier rapport sur les vulnérabilités d’Edgoscan paru en 2024, le temps qui s’écoule entre la détection d’une faille et la parution de son correctif peut atteindre jusqu’à 100 jours. Les pirates informatiques se montrent plus efficaces, et plus rapides, pour s’introduire dans une faille (souvent moins de 48 heures).
La lenteur avérée du cycle de production d’un correctif de sécurité
Lorsqu’une faille de sécurité est découverte, un long processus se met alors en place. Le fournisseur d’un service ou l’éditeur d’un programme doit, avant toute chose, analyser et comprendre l’origine de la vulnérabilité. Ensuite, le développement d’un correctif doit répondre à deux problématiques majeures :
- la disponibilité des équipes ;
- le développement d’un correctif compatible avec l’ensemble du système.
Dans l’urgence, il n’est donc pas rare de voir sortir des icropatchs de sécurité colmatant la faille, en attendant un correctif plus efficace sur le long terme.
Le micropatching : une solution plus rapide à mettre en place
Les micropatchs sont plus rapides à mettre en place. Leur développement est simple puisqu’il ne demande pas une analyse profonde du problème. Le micro-correctif ne concerne qu’un point précis à corriger. Il ne s’attarde pas à prendre en considération l’ensemble du système ni à proposer de nouvelles fonctionnalités pour faire évoluer un logiciel.
Comment fonctionne le micropatching contre les vulnérabilités informatiques ?
Le micropatching s’occupe de régler un problème en particulier. Son implantation dans le code à corriger nécessite quelques étapes de préparation.
L’identification de la vulnérabilité
Une faille de sécurité peut se révéler de différentes façons. Elle se constate lors d’un audit de sécurité, lors d’une attaque zero-day ou encore d’une analyse ou d’une investigation post mortem sur le processus d’une attaque. Cette découverte implique l’urgence d’intervenir pour éviter tout risque d’intrusion.
Le développement d’un micropatch pour combler la faille de sécurité
Les développeurs d’une entreprise tiers ou de l’équipe SI interviennent pour créer un micro-correctif. Ce patch ne corrige qu’une partie du code, là où a été détectée la vulnérabilité. Il ne correspond pas à un véritable correctif, plus gros, plus puissant et souvent vecteur de nouvelles fonctionnalités. Le micropatch ne cherche pas à faire évoluer un programme, mais bien, à colmater un défaut.
L’intégration et l’activation du patch sur la vulnérabilité
Les développeurs injectent leurs lignes de code directement dans le programme. Il s’active sans aucune autre intervention. Ce patch modifie une partie du code sans nuire à l’intégrité du logiciel. Des changements peuvent survenir dans l’utilisation du programme, mais ces modifications restent mineures et ne viennent pas impacter son usage général.
La surveillance et la mise à niveau du micropatch
Le micropatch reste une réparation temporaire avant le déploiement d’un correctif plus important. Aussi, il est nécessaire de le surveiller, notamment pour savoir s’il résout le problème pour lequel il a été créé. Il est également important de vérifier qu’il n’implique pas d’autres problèmes, comme des effets secondaires non désirés. Ce micropatch doit lui aussi subir d’éventuelles mises à jour afin de rester efficace.
Quels sont les outils utilisés pour le micropatching ?
Le micropatching repose sur différents outils pour élaborer un patch et l’intégrer au sein d’un programme sans impacter son fonctionnement. Parmi les plus utilisés, citons par exemple :
- Binary Ninja ;
- 0patch ;
- PatchDiff2 ;
- Frida ;
- Ghidra, etc.
Ces outils proposent des fonctionnalités différentes, comme le reverse engineering, l’analyse du code binaire ou encore l’identification de vulnérabilités. Ils sont indispensables pour créer des patchs et les intégrer sans interrompre les services. Ils contribuent également à améliorer votre position en matière de cybersécurité.
Quels sont les avantages et les défis du micropatching ?
Le micropatching est une solution efficace pour éviter qu’une vulnérabilité soit exploitée par des pirates informatiques. Cette méthode de patching possède de nombreux atouts.
Les avantages du micropatching
Le principe du micropatching repose sur quatre principes majeurs qui sont également ses avantages indéniables.
- La rapidité d’intégration : dès la connaissance de la vulnérabilité, un patch peut se créer rapidement et se déployer tout aussi vite.
- La simplicité d’intégration : le micropatch apporte la souplesse nécessaire pour être appliqué, testé, mis à jour et retiré selon les besoins de la situation.
- La disponibilité des programmes : l’intégration d’un patch n’interrompt pas son utilisation. Vous n’avez pas besoin d’effectuer de redémarrage et d’imposer une interruption de service.
- La possibilité de patcher des logiciels obsolètes : quand les éditeurs ne mettent plus à jour leur programme, le micropatching peut prolonger leur sécurité, le temps de faire la transition vers des logiciels plus récents.
Les inconvénients du micropatching
Le micropatching est confronté à un problème majeur. Les éditeurs officiels considèrent le développement de ces patchs par des développeurs tiers comme du correctif non autorisé. L’intervention sur le code peut enfreindre les conditions de licence et tendre vers des mises en justice.
Par ailleurs, ces correctifs apportés par des équipes tiers peuvent intégrer du code malveillant. Avant son intégration, les équipes SI doivent s’assurer que le patch fonctionne et qu’il n’est pas corrompu.
Mettre en place une stratégie de micropatching efficace
La mise en place d’une stratégie de micropatching se détermine selon deux approches. Soit l’entreprise décide de passer par un éditeur tiers, spécialisé dans le micropatching, soit de donner cette mission à son équipe interne en adoptant les outils nécessaires. La première solution reste la plus simple : le service propose une série de micropatch dédiées aux failles de sécurité récemment détectées. Ils proposent à tous de télécharger ces correctifs avant l’arrivée des patchs officiels.
Si vous souhaitez intégrer le micropatching au sein de vos équipes, étudiez avant tout vos besoins. Une formation peut être nécessaire pour que les développeurs acquièrent les compétences utiles pour l’utilisation d’outils de micropatching. L’adoption de cette méthode demande des connaissances en matière de menaces informatiques, d’analyse et de réponses aux incidents. Il s’agit d’une mission complexe, mobilisant des ressources humaines et mettant possiblement en péril la sécurité des données si la méthodologie n’est pas maîtrisée.
Quels sont les impacts du micropatching sur la sécurité informatique ?
Le micropatching a pour objectif d’améliorer la sécurité informatique, notamment en corrigeant rapidement les vulnérabilités détectées. La mise en place rapide de ces correctifs empêche les pirates d’exploiter ces failles et de s’introduire dans les systèmes. La protection de votre infrastructure est améliorée et vous pouvez maintenir votre activité.
Lorsque le micropatching est maîtrisé, il apporte un impact positif à votre sécurité. Il peut donc s’envisager dans une stratégie de sécurité globale, d’autant plus si vous disposez des ressources humaines qualifiées pour le mettre en place.
Quels sont les futurs développements dans le domaine du micropatching ?
Le micropatching peut se révéler encore plus redoutable si l’intelligence artificielle entre en jeu. L’IA peut identifier les vulnérabilités et définir le code de correction nécessaire pour patcher la faille. L’automatisation des tâches pourrait, à terme, simplifier l’intervention humaine et rendre moins complexe le déploiement du micropatching.
Le micropatching reste une solution efficace pour pallier la lenteur des développements de correctifs officiels. Il nécessite néanmoins une expertise pour assurer la sécurité d’un système. Un patch dont le code est incomplet ou inefficace se présente comme un risque pour l’entreprise, et non comme un précieux avantage.