Définition L'authentification multifactorielle (MFA)
Le mot de passe est une donnée précieuse. Il donne accès à vos applications, vos programmes, vos messageries, comptes clients ou encore comptes bancaires. S’il est incontournable au quotidien, il est aussi le plus vulnérable. Entre les mots de passe faibles et les mots de passe identiques donnés à plusieurs applications, il est facilement piratable. L’authentification unifactorielle a montré ses limites. Pour assurer la sécurité des données et des entreprises, la mise en place d’une authentification multifactorielle se répand de plus en plus.
L’authentification multifactorielle : une couche de sécurité supplémentaire pour l’accès aux données
L’authentification multifactorielle (AMF ou multi-factor authentication MAF en anglais) sert à valider l’identité d’un utilisateur cherchant à se connecter à un service, une application en ligne, une base de données, etc. Contrairement à l’identification avec un facteur unique qui ne demande qu’un mot de passe, la MAF propose aux utilisateurs de se servir d’au moins deux éléments pour se connecter à un service. Cette authentification multifactorielle limite le risque d’une fraude par prise de contrôle de compte (ATO).
La MFA repose donc sur différentes technologies. Les organisations peuvent décider de différents facteurs d’authentification à mettre en place selon les besoins. En se servant d’au moins deux facteurs, l’identification de l’utilisateur est plus sécurisée.
L’importance de l’authentification multifactorielle en cybersécurité
L’authentification multifactorielle est une solution efficace pour assurer la protection des systèmes et des données confidentielles. Cette méthode pallie les erreurs des utilisateurs en matière de mot de passe et limite les cybermenaces pesant sur l’accès aux données.
La réduction des risques liés aux mots de passe faibles
En 2024, le mot de passe reste l’un des points noirs de la cybersécurité. NordPass a révélé une récente étude sur les mots de passe utilisés à travers le monde. Le constat est édifiant. Malgré de nombreuses alertes de la part des administrateurs, des gestionnaires de mot de passe et des applications en ligne lors de la création d’un compte, cette donnée reste toujours aussi faible. En première position, vous retrouvez le célèbre « 123456 », puis « password », puis « secret » ou encore « 123123 ».
En France, les doux mots comme « doudou », « loulou », « chouchou » ou encore « azerty » compte parmi les plus utilisés. Tous ces mots de passe ont pour point commun d’être hackés par un pirate en moins d’une seconde. Puisque les utilisateurs n’ont toujours pas pris conscience du risque d’un mot de passe faible, l’authentification multifactorielle intervient comme un gilet de sauvetage pour la sécurité des données.
La protection contre les attaques automatisées des pirates informatiques
Les pirates informatiques exploitent cette faiblesse constante. Pour se faciliter la tâche, ils se servent de programmes automatisés comprenant l’ensemble de ces mots de passe récurrents. Les attaques sont simplifiées puisque chaque tentative de connexion lance un nouvel identifiant jusqu’à trouver le bon. L’authentification multifactorielle place alors une barrière de protection contre les attaques si le premier passage est franchi par les intrus.
La mise en conformité réglementaire pour la protection des données
Le RGPD (Règlement général sur la protection des données) impose aux entreprises une protection stricte de la vie privée et des données utilisateurs. Parmi ses nombreuses directives, il demande la mise en place de solutions robustes pour empêcher le vol et la fuite de données. Avec l’authentification multifactorielle, chaque entreprise est en conformité avec les directives, du moins sur ce point précis. Des secteurs comme la santé, les finances ou les administrations critiques imposent l’utilisation de cette solution de sécurité.
Le fonctionnement de l’authentification multifactorielle
La MFA, repose sur plusieurs facteurs d’identification que vous paramétrez lors d’une première connexion. Ces facteurs sont divisés en trois catégories et vous devez en utiliser au moins deux.
Les différents facteurs d’authentification utilisés pour la MFA
- Quelque chose que vous savez : un mot de passe traditionnel, une réponse à une question ou un code PIN.
- Quelque chose que vous possédez : ce facteur est matériel et se présente sous forme d’une clé USB, d’un ordinateur, ou d’un dongle, ou d’un téléphone.
- Quelque chose que vous êtes : la reconnaissance faciale ou vocale, une empreinte digitale ou de l’iris, etc.
La MFA doit utiliser au moins deux de ces technologies. Notez que l’utilisation d’un mot de passe n’est plus obligatoire. Vous pouvez très bien vous servir d’un code chiffré et de la reconnaissance vocale. Si vous utilisez deux technologies dans une même catégorie, il ne s’agit plus d’une authentification multifactorielle.
Les différents types de technologies pour identifier l’identité des utilisateurs
L’authentification multifactorielle utilise différentes technologies pour vérifier l’identité de l’utilisateur.
La validation biométrique pour une connexion plus rapide
L’authentification biométrique la plus courante aujourd’hui est le Face ID sur mobile. Vous pouvez également utiliser des empreintes digitales. Les technologies vont plus loin avec la biométrie comportementale. Vous êtes reconnu automatiquement à votre façon de taper sur un clavier, d’utiliser votre souris, etc.
Les jetons matériels comme facteur d’identification
Les jetons matériels ne sont autres que des dispositifs physiques. Les jetons de génération de code (OTP) génèrent des codes à usage unique. Vous pouvez également rencontrer des clés USB de sécurité, des cartes à puce, des jetons NFC ou encore des jetons biométriques. Ces jetons matériels apportent une sécurité renforcée, mais ils peuvent aussi se perdre ou être volés.
L’authentification multifactorielle à ne pas confondre avec l’authentification à deux facteurs (2FA)
L’authentification à deux facteurs ne doit pas être confondue avec la MFA. Elle reste néanmoins la plus répandue. Lorsque vous vous connectez à une application web, le processus d’identification s’assure que vous êtes l’utilisateur légitime en vous envoyant un code par SMS ou par mail. Cette double vérification sert aussi à ajouter un second niveau de sécurité. Sans le mobile et l’accès au code envoyé, le pirate ne peut pas s’introduire dans le système.
L’authentification mobile et l’authentification hors bande
L’utilisateur est reconnu par le biais de son mobile. L’appareil est vérifié et s’il fait partie des dispositifs autorisés, l’accès aux services ou applications web est validé. Le téléphone de l’utilisateur cherchant à se connecter est aussi plébiscité dans l’envoi d’un code par SMS, d’une notification Push, d’un QR code, etc.
Utilisation de l’authentification multifactorielle : les domaines d’application
Pour accéder aux données des organisations, les pirates cherchent à récupérer les mots de passe. De nombreuses attaques connues sont utilisées (les attaques par force brute, le phishing, le credencial stuffing, l’ingénierie sociale, etc.). Il est donc nécessaire pour les organisations de trouver des couches de sécurité supplémentaires pour sécuriser leur système. L’authentification multifactorielle est une solution facile à mettre en place. Elle est recommandée :
- en cas de stockage de données sensibles et critiques ;
- pour les organisations de santé, les banques, l’industrie, les institutions gouvernementales, etc. ;
- pour les utilisateurs travaillant à distance sur des réseaux non sécurisés ;
- pour assurer une meilleure protection des services cloud ;
- pour accéder à des réseaux professionnels particulièrement critiques, etc.
Les ressources et les informations de toutes les organisations sont soumises à de nombreuses menaces de cyberattaques. Il est donc nécessaire de vérifier systématiquement l’identité d’un utilisateur lors de ses connexions. Le vol des comptes des utilisateurs étant une menace avérée, l’authentification multifactorielle assure une meilleure prévention du piratage des comptes.
Les inconvénients de l’authentification multifactorielle pour les organisations et utilisateurs
L’authentification multifactorielle, malgré la sécurité supplémentaire qu’elle apporte, possède aussi quelques inconvénients. Les temps de connexion sont notamment plus longs. L’usage d’un facteur supplémentaire nécessite l’attente de la réception d’un code par SMS. Par ailleurs, l’usage d’un élément d’authentification matériel, comme les jetons, implique un risque de perte ou de vol. La dépendance à un mobile ou tout autre dispositif est aussi remis en question lorsque ces appareils sont en panne.
Si une gêne peut se faire ressentir du côté des utilisateurs, les administrateurs de gestion des accès voient leur mission se complexifier. Plus sollicités par des utilisateurs bloqués, ils doivent également assurer la gestion des jetons, leur remplacement, leur inventaire, etc.
L’authentification multifactorielle est une solution de sécurité efficace. Pour être performante, elle demande cependant à être appliquée dans un cadre strict et accessible à tous les utilisateurs concernés. Avec une authentification plus forte et systématique, les organisations se voient mieux protégées.
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