Fondamentaux
Le RGPD et la cybersécurité sont étroitement liés. Depuis la mise en place du Règlement général sur la protection des données, la conservation et la gestion de ces informations doivent être renforcées au sein des entreprises. De nouvelles mesures de cybersécurité sont inévitablement instaurées. La mise en conformité sur la sécurisation des données impacte tous les secteurs d’activité. Effectuons le point sur les mesures, les sanctions et les solutions opérées par les entreprises pour assurer une protection optimale des données d’utilisateurs.
Qu’est-ce que le RGPD ?
Le Règlement général sur la protection des données (RGPD) établit un cadre réglementaire et légal sur le traitement des données. Les données collectées des utilisateurs par toute entreprise, quelle qu’elle soit, bénéficient d’une protection renforcée. Pour comprendre l’intérêt du RGPD, il est important de connaître les notions de données personnelles et leur traitement.
Qu’est-ce qu’une donnée personnelle ?
La CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) définit la donnée à caractère personnel comme une information propre à toute personne physique. Il s’agit d’une adresse, d’une date de naissance, d’un mot de passe, d’une photo ou encore d’informations bancaires. Tous ces éléments peuvent identifier une personne.
L’enjeu de la protection des données personnelles avec le déploiement d’Internet
La première loi à encadrer les données date, en France, du 6 janvier 1978. À l’époque, la loi Informatique et Liberté avait déjà pour mission de veiller sur la protection des données. Cette loi a donné naissance à la CNIL, mais aussi à une réflexion collective sur les enjeux de ces informations personnelles, tant dans leur stockage et leur accès, que dans leur sécurité.
Avec la progression d’Internet, la loi Informatique et Liberté est dépassée. L’Union européenne décide de légiférer et établit les premières directives européennes sur la protection des données. Ce questionnement continu sur les données personnelles a abouti à la dernière législation en date, le RGPD.
Quels sont les grands principes du RGPD ?
Le RGPD fonctionne sur trois grands principes. Ils font intervenir tous les acteurs clés des données : les citoyens européens, les entreprises et les autorités.
Renforcer le droit des utilisateurs sur leurs données personnelles
Tout citoyen a accès à ses informations et est en droit de demander à toute entreprise d’effacer ou de rectifier ses données personnelles. Les entreprises doivent obligatoirement répondre à ces réclamations. Dans le cas d’une demande d’effacement, les données doivent être complètement supprimées de tout espace de stockage utilisé par l’entreprise.
Les droits renforcés sur l’accès à ses propres données donnent le sentiment à chaque utilisateur de rester propriétaire de ses renseignements. Avec le cadre imposé par le Règlement général sur la protection des données, une plus grande confiance est apportée aux entreprises sur le traitement des données.
Les nouvelles responsabilités des entreprises sur les données de leurs utilisateurs
Depuis l’intronisation du RGPD, il revient aux entreprises et aux organisations d’assurer la défense des données collectées. Aussi, depuis 2018, les entreprises doivent se mettre en conformité sur l’ensemble de leur processus de sécurisation. Parmi cette remise à niveau sécuritaire, il est parfois nécessaire de rendre ces données anonymes ou de les chiffrer. Lorsque la finalité du traitement est atteinte, les données sont supprimées. Ainsi, en cas de piratage, les informations restent confidentielles ou inaccessibles et préservent la sécurité des utilisateurs.
Établir des sanctions grâce aux autorités de protection des données
Le RGPD est le fruit d’un travail européen incluant la participation des États membres. Chaque pays européen dispose d’une autorité publique indépendante dédiée à la protection des données. C’est elle qui supervise l’application du RGPD, en conseillant ou en répondant aux réclamations sur la violation de la réglementation. Le non-respect du RGPD par les entreprises est soumis à des sanctions. L’intervention active de ces autorités crédibilise la volonté d’assurer le bon fonctionnement du RGPD.
Qui est concerné par le RGPD ?
Le RGPD concerne une large majorité d’entreprises ou d’organisations traitant des données personnelles. En détail, cela concerne :
- les entreprises installées dans l’Union européenne ;
- les entreprises dont les clients sont des citoyens européens.
Par exemple, vous disposez d’un commerce en Afrique du Sud et d’un site marchand en français. Vous livrez vos produits en France. Vous êtes donc directement concerné par le RGPD.
Si vous êtes une société sous-traitante, collectant des données pour le compte d’une autre, vous devez également être en conformité avec la réglementation.
Quels sont les impacts du RGPD en cybersécurité ?
Le Règlement général sur la protection des données a apporté de nombreux bénéfices en matière de cybersécurité aux entreprises. Les services de sécurité informatique ont dû s’adapter pour se mettre en conformité, assurant ainsi une meilleure protection aux données, mais aussi à leur propre réseau interne.
Amélioration de la sécurité informatique des entreprises
L‘application du RGPD a poussé les entreprises à revoir les systèmes de protection informatiques internes. Le vol des données personnelles, notamment par le biais de failles de sécurité, nécessite des logiciels et des dispositifs performants. Les mesures de sécurité se sont modernisées pour répondre aux menaces grandissantes des cyberattaques. La prise de conscience de la protection des données a poussé chaque organisation à comprendre les enjeux de la cybersécurité.
Amélioration de la gestion des données et des pratiques au sein des entreprises
Pour assurer la sécurité des données stockées, de nombreux dispositifs sont mis en place pour éviter les risques de vol. C’est le cas notamment du déploiement des CASB pour assurer la défense des données sur le cloud. L’utilisation d’antivirus performants pour lutter contre les malwares devient une obligation. Le RGPD a invité les organisations à renforcer leurs outils de protection, mais aussi à sensibiliser les équipes sur leur manière de traiter les données.
La conformité des sociétés n’est pas définie à un instant T. Elles doivent réaliser des processus réguliers pour s’assurer du bon fonctionnement des systèmes de sécurité. La sécurité numérique d’une société est désormais mise à jour régulièrement.
RGPD et cybersécurité : les nouvelles obligations des entreprises
Depuis le lancement du RGPD, il revient aux entreprises d’assurer la protection des données. Il est de leur responsabilité de mettre en place des outils et des process pour limiter tout risque de cyberattaque.
Des contraintes utiles au service de la sécurité des entreprises
Les obligations des entreprises liées aux RGPD ont pu être perçues comme des contraintes. De nombreux processus ont été mis en place pour se mettre en conformité avec la nouvelle réglementation. Parmi ces obligations, citons par exemple, le chiffrement des données, l’intégration d’un système d’authentification renforcée, la sécurisation des données lors de transfert, etc.
L’instauration de ces outils impose des contraintes financières et des contraintes de temps. L’achat de nouveaux logiciels, la formation des équipes engendre un coût sur le fonctionnement de l’entreprise. Néanmoins, cet investissement reste moins important en comparaison des impacts d’une cyberattaque sur une organisation.
L’intervention du DPO, le délégué à la protection des données
Chaque entreprise doit désormais disposer d’un DPO, le délégué à la protection des données. Il est le référent RGPD et le référent de la CNIL au sein de l’entreprise. Selon la taille de votre organisation, vous pouvez posséder, dans vos équipes, un DPO à temps complet. Vous pouvez également faire appel à un consultant externe.
Les conséquences du non-respect du RGPD par les entreprises
La CNIL dispose du droit à sanctionner les entreprises ne respectant pas la réglementation du RGPD. Des mises en demeure sont envoyées dans un premier temps aux organisations. Si elles ne sont pas respectées, les sanctions se font sous forme d’amendes. Leur montant est de :
- jusqu’à 10 millions d’euros ou 2 % du CA pour tout manquement à la mise en conformité ;
- jusqu’à 20 millions d’euros ou 4 % du CA pour tout manquement aux droits des personnes.
À titre d’exemple, la CNIL a rendu 21 sanctions en 2022, pour un montant moyen de 100 millions d’euros d’amende.
En quoi le RGPD est-il une plus-value dans la cybersécurité d’une entreprise ?
Le RGPD et sa bonne application au sein d’une organisation représentent une vraie plus-value. Votre société peut retirer deux précieux avantages de cette réglementation. Avec l’obligation de conformité, vous améliorez toute la sécurité informatique et numérique de vos réseaux. Vous mettez en place de nouvelles pratiques : vous devenez une cible moins facile dans les risques de cyberattaques.
La seconde plus-value concerne votre image de marque. Une société qui répond parfaitement aux nouvelles normes de protection des données de ses utilisateurs et une entreprise dans laquelle il est plus facile de faire confiance.
Quels métiers de cybersécurité permettent de répondre au RGPD ?
Le délégué à la protection des données (DPD) ou Data Protection Officer (DPO) est le métier qui réunit les exigences du RGPD et de la cybersécurité. Sa mission principale est de faire le lien entre sa société et la CNIL. Il veille également à la conformité du RGPD au sein de son organisation. Il assure la gestion du traitement des données. Quel que soit le projet mené par sa société, le DPO analyse l’impact sur les données et vérifie que les droits des personnes sont respectés.
La mise en conformité avec le RGPD nécessite un travail constant au sein des organisations. La sécurisation des données est une étape dans la cybersécurité, un chaînon indispensable dans la lutte contre les cyberattaques.
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