Fondamentaux

En cybersécurité, le botnet est une des attaques les plus courantes. Il ne s’agit pas d’un virus, mais d’une armée malveillante d’ordinateurs corrompus (zombies) contrôlée par un hacker. Cette cyberattaque est à double tranchant. Vous pouvez être la victime sans être la cible. Les pirates se servent de votre ordinateur comme petit soldat pour infecter le réseau d’une entreprise. Une bonne compréhension de l’attaque par botnet est nécessaire pour assurer la protection de vos systèmes.

Qu’est-ce qu’un botnet ?

Une attaque par botnet se montre particulièrement redoutable pour les systèmes d’information des entreprises. Les hackers prennent la tête d’un réseau de zombies, prêt à infecter des infrastructures non protégées.

Des ordinateurs et appareils connectés infectés par des malwares

Le mot botnet se compose de « bot » (robot) et « net » pour « network », soit internet. Le botnet (appareil infecté) officie sur les réseaux connectés au web. Les cybercriminels corrompent vos machines avec des malwares pour en prendre le contrôle. Un groupe d’ordinateurs ou d’appareils connectés est alors rassemblé en un réseau malveillant. Ce sont les botnets.

L’objectif d’une attaque de botnets

Les pirates disposent alors d’une petite armée d’ordinateurs prêts à attaquer leur cible. Avec ces machines infectées, les hackers peuvent atteindre plusieurs objectifs. L’un des buts principaux d’une attaque de bots est de générer un trafic important malveillant et de bloquer des services en ligne (attaque DDoS).

Le vol de données est aussi la finalité de ce type d’intrusion, notamment par le biais de campagnes de phishing. Cette attaque de masse se montre redoutable, car elle peut infecter des milliers d’appareils connectés en même temps. Elle se révèle très complexe pour les acteurs de la sécurité informatique. Elle est difficilement traçable.

Comment fonctionne une infection informatique par botnet ?

Une infection informatique par botnet se propage sur le web. Elle infecte un ordinateur non protégé. Difficilement détectable, elle peut rester silencieuse quelque temps, avant d’être activée par les hackers.

La recherche de faille de sécurité au sein des appareils connectés à internet

Le hacker lance un ou plusieurs malwares sur le web à la recherche des appareils dont la sécurité n’est pas à jour. La cyberattaque exploite les vulnérabilités pour trouver le moyen de s’installer au cœur d’une machine ou d’un IoT. Les hackers utilisent des logiciels malveillants capables de scanner les failles de milliers d’appareils connectés sur le web.

L’infection des appareils des utilisateurs : des malwares difficiles à détecter

Les risques d’infection par un malware sont liés à des problèmes de sécurité. Une vulnérabilité provient d’un logiciel obsolète ou de mises à jour non effectuées. Le malware peut également s’introduire sur un ordinateur par le biais d’un mail ou d’un document malveillant.

Les hackers se reposent aussi sur des techniques d’ingénierie sociale. Les utilisateurs, non informés des risques de cybermenaces, peuvent télécharger un logiciel malveillant par un simple mail ou document. Une fois installé dans l’appareil, le malware s’active ou non, sous le contrôle direct des pirates informatiques. L’ordinateur ou l’IoT (Internet des objets) devient alors un botnet, prêt à agir dans une attaque, sans que son propriétaire ne s’en aperçoive.

Activation du réseau de botnets prêts pour les attaques cybercriminelles

Une attaque par botnet est généralement contrôlée à distance par les hackers, via un tableau de bord. Ce dernier offre une vue d’ensemble du nombre d’appareils infectés. Si le hacker juge son réseau de zombies suffisamment important, il peut alors générer son attaque contre sa cible. Plus le nombre d’appareils piratés est élevé, plus la cyber attaque se montre efficace.

Quelles sont les attaques courantes des botnets ?

Les botnets sont utilisés dans de nombreux types d’attaques. Selon les objectifs des hackers, le réseau de zombies est utilisé de manière différente.

L’attaque DDoS : la menace la plus fréquente pour interrompre un service en ligne

L’attaque DDoS, aussi appelée « attaque par déni de services », tend à ralentir, voire bloquer des sites internet ou applications en ligne. Le hacker lance son réseau de botnets sur un site ou une application. Cette attaque génère un trafic important que ne peuvent supporter les serveurs. Les services sont donc inaccessibles, notamment pour les utilisateurs « normaux ». Le trafic malveillant des botnets empêche l’accès à des clients potentiels, mettant à l’arrêt toute l’activité en ligne.

Le vol des données : une méthode efficace pour collecter des informations sensibles

Le vol des données est l’un des objectifs des attaques par botnets. En s’introduisant dans les ordinateurs ou appareils connectés, le pirate est en mesure de collecter de nombreux renseignements personnels. Il peut récupérer vos mots de passe, vos éléments bancaires, etc.

Une autre attaque par botnet sur le vol des données consiste à réaliser une attaque MitM (« man in the middle). Le pirate s’infiltre dans le transfert des fichiers d’un réseau à un autre ou d’un ordinateur à un autre. Les informations sont ainsi volées sans que le processus ne soit détecté.

L’envoi de spam et campagne de phishing par botnet : une technique d’ingénierie sociale

Les botnets peuvent lancer des envois massifs de spam à de nombreux utilisateurs. Les campagnes de phishing sont également très abouties. En reprenant le nom d’entreprise et les logos connus, les hackers envoient des messages frauduleux. L’objectif ici est d’infecter les ordinateurs et appareils par des virus. Ces escroqueries servent à récupérer des données confidentielles, voire de l’argent.

Les autres types d’attaques réalisées par un réseau de botnets

Les menaces générées par l’utilisation de botnet sont nombreuses. Les hackers se servent de plusieurs techniques pour altérer les performances d’un système et parvenir à leur fin. Voici d’autres types d’attaques qu’un réseau de zombies est capable de réaliser.

  • Le cryptojacking : avec l’émergence des cryptomonnaies, les hackers se servent des ordinateurs infectés pour miner.
  • L’attaque par force brute : les botnets réalisent une attaque massive sur des systèmes pour multiplier les essais d’identifiants et de mot de passe afin de trouver les bons pour entrer.
  • La fraude par clic : un ordinateur infecté peut générer des clics, sans l’intervention de son utilisateur, sur des publicités afin de récupérer plus de revenus.
  • L’hébergement de contenus malveillants : les ordinateurs corrompus peuvent servir à héberger des logiciels malveillants. Les hackers s’en servent également comme base de contrôle d’un autre réseau de botnet ou d’hébergeur de contenus illégaux.

Quelles sont les conséquences des attaques de botnets ?

Les conséquences d’une attaque par botnet sont multiples. Elles concernent à la fois l’activité financière des entreprises, mais aussi l’intégrité d’une marque.

Une large perte financière et un impact sur la réputation de l’entreprise

Les attaques DDoS sont menées pour rendre inaccessibles les services en ligne. L’activité est ralentie, voire totalement arrêtée. Cette déficience des services génère un coût financier, mais aussi une perte de notoriété. Les utilisateurs ne s’attardent pas sur des sites qui ne fonctionnent pas, encore moins sur ceux dont la sécurité est faillible.

Les entreprises doivent également faire face à des coûts de réparation. Après une attaque DDoS, elles doivent revoir leurs outils de détection et investir dans une stratégie de cybersécurité plus efficace. En cas de non-conformité aux normes de sécurité imposées aux entreprises hébergeant des données, la responsabilité en cas de vol d’informations est engagée. L’entreprise peut donc recevoir une amende.

La compromission des données : l’impact sur les utilisateurs

Le vol des données ou leur compromission impactent directement les usagers. Les informations personnelles, comme les données bancaires, peuvent susciter des fraudes à la carte bancaire. Dans certains cas, une attaque par botnet peut déboucher sur des usurpations d’identité.

Comment se protéger des infections de réseaux par un botnet ?

Si l’attaque par botnet se montre efficace et difficilement détectable, vous pouvez en revanche vous en prémunir. Chaque utilisateur peut participer à la protection de son ordinateur et éviter qu’il ne devienne un botnet. Si, dans une entreprise, la défense contre ses menaces revient aux équipes de cybersécurité, chaque employé est également concerné.

Pour se protéger de manière efficace, voici quelques gestes simples à mettre en place.

  • Réalisez les mises à jour de sécurité sur vos ordinateurs et les logiciels. L’ensemble des vulnérabilités connues sont réparées grâce parfois à de simples correctifs.
  • Installez des antivirus fiables.
  • Utilisez des outils à double identification et installez sur les réseaux internes des sécurités comme une DMZ. Le contrôle d’accès de tous les appareils connectés limite le risque d’intrusion.
  • Analysez votre trafic régulièrement et installez des outils pour filtrer les accès légitimes des accès malveillants.
  • Réalisez de la prévention ou des formations pour sensibiliser tout utilisateur. Les campagnes de phishing réussissent par manque de connaissances des stratégies des hackers.

Quels sont les outils en cybersécurité pour la prévention et la détection des attaques par botnets ?

Pour assurer la sécurité des systèmes d’information et des appareils, les experts en cybersécurité disposent de nombreux outils. Les antivirus et les pare-feu sont les plus courants. Leur efficacité dépend de la qualité des paramétrages. Des logiciels de détection des menaces sont aussi indispensables. Un système de prévention d’intrusion (IPS) offre un haut niveau d’analyse de vos serveurs, réseaux et autres systèmes. Là encore, il est nécessaire de disposer des compétences en cybersécurité pour savoir utiliser ce genre d’outils.

Les experts se reposent également sur des systèmes de gestion des informations et des évènements de sécurité (SIEM). Ces outils permettent à la fois de détecter des menaces et d’agir pour limiter ou empêcher l’intrusion.

Les étudiants de la Cyber Management School sont formés pour répondre aux enjeux des attaques par botnets. À la sortie de leur formation, ils disposent des connaissances utiles pour prendre en main les outils de cybersécurité et mettre en place des stratégies de protection.